21 mai 2013

Marqueurs somatique.


Après les pluies diluviennes de ces derniers jours, le soleil fait timidement son apparition, les rivières gorgées d'eau attirent les kayakistes locaux qui semblent s'être donné rendez vous en ce week end pascal sur l'Ibie. Même certains loueurs n'hésitent pas à envoyer des touristes sur cette rivière quand l'Ardèche voisine leur est interdite en raison d'un niveau d'eau trop important (0,80 mètres à l'échelle du pont de Salavas), ce qui interpelle forcement un peu. Si Ibie reste une rivière accessible pour les kayakistes, elle ne reste néanmoins pas sans danger, notamment avec le niveau d'eau de ce week end ainsi qu'en raison des branches, buissons et même arbres qui jalonnent cette descente. Bref l'idée de ce post n'est pas de s'offusquer d'une pratique commerciale aveugle mais plutôt de voir comment cette journée restera, ou pas, marquée dans ma mémoire. 
Me sentant plutôt en forme, (j'ai arrêté de fumer!) j'ai décidé, malgré des avis contradictoires, de sauter la digue du ''Trou de la Lune'', haute d'environ deux mètres, équipé d'un kayak de rivière. Au pied de la digue avec ce niveau d'eau se formait un rappel sur quasiment toute sa largeur, seul un petit passage permettait d'éviter, un peu, de tomber dedans. Malheureusement mes hésitations successives ne m'ont plus laissées le temps d'orienter correctement mon bateau pour franchir la digue et je me suis retrouvé complètement en vrac... Je suis donc resté un moment dans le rappel bouillonnant, en plein dans l'eau émulsionnée envahie d'air, une eau style cachet d'aspirine effervescent, sans portance donc sans appuis. Heureusement Benoit R m'attendait avec son kayak accroché par une corde de sécurité que les autres potes tenaient fermement. J'ai pu m'accrocher au kayak de Benoit R, qui m'a ramené sur la berge. 
Pour une première cela en fut une. Et chacun le sait, une première c'est pas rien.
Il ne m'en faut pas moins pour tenter de faire un parallèle avec le concept d'Antonio Damasio des ''marqueurs somatique''. Ce neuro-scientifique a été le premier à formaliser cette hypothèse des marqueurs somatiques. Ils sont des représentations des émotions qui sont et seront utilisées, de manières conscientes ou inconscientes, pour guider nos actions futures en fonction des primo-ressentis, des premières expériences. La notion de marqueurs somatiques fait référence à quelque chose qui est vécu ou a été vécu de manière viscérale et qui s'inscrit dans notre cerveau comme une mémoire cellulaire. Ils pourront être réactivés, dans une situation similaire ou analogue.  Ces manifestations émotionnelles, stockées dans notre cerveau, peuvent influencer notre prise de décision, en fonction des premières expériences que nous avons faites. Damasio a clairement identifié le circuit de la prise de décision au sein de notre cortex et montre que celui-ci inclut clairement l'émotion au même titre que la raison et notre capacité à analyser les situations.
Bref, quelques éléments pouvant être retranscrit lors des prises de décisions en escalade ou en kayak, premier vol, première grande voie, premier coinceur posé, premier franchissement de digue...
En clair, je vais vite aller sauter une autre digue!


















Lolo en mode rattrapage de kayak.



Evidement quand ça arrive tout le monde est la pour regarder.



La gite parfaite.






Pat envoie les figures.